Introduction | La démarche / La méthode

Introduction

Objectifs et méthode 

 

Via Terrata est un fonds de dotation qui s’est fixé deux grands objectifs :  

Mobiliser des entrepreneurs implantés sur un territoire commun, Lyon et sa région, pour déployer des projets environnementaux à impacts positifs  

Collecter des ressources financières pour être en mesure de transformer les projets en action. 

  

Via Terrata se définit comme un « do tank », dont la mission est centrée sur l’action, en complémentarité des communautés de type « think tank » qui se donnent pour objectif d’informer et de sensibiliser sur les enjeux environnementaux et sociétaux des décennies à venir. Via Terrata veut capter et orienter la force d’initiative des entrepreneurs locaux, promouvoir et canaliser leur capacité à créer, collectivement, de nouvelles manières de vivre et de prospérer ensemble. 

  

Notre projet d’intérêt général, répond au besoin de mutation de nos modèles économiques et sociaux. Il s’agit d’innover et de faire émerger un modèle de société vivable, habitable, souhaitable, au travers de projets concrets, ancrés dans le réel. 

Via Terrata intervient sur une zone d’influence locale, définie comme « Lyon et sa région de proximité ». Cet ancrage territorial est destiné à éviter l’écueil de la dilution de l’action. Via Terrata fait donc le choix de délimiter le déploiement de ses solutions sur des espaces maîtrisables et se donne ainsi les chances d’obtenir des résultats tangibles, mesurables et visibles. 

Les projets mis en œuvre par Via Terrata pourront relier l’urbain au rural. Participer à la création d’une économie symbiotique, générer des interactions positives et continues entre nos villes et les terres nourricières alentours.  

 

Sur la base de cette intention, et dans le but de sous-tendre l’action, il nous est apparu nécessaire de faire le point sur les enjeux écologiques que Via Terrata se donne pour objectif d’aborder. De quoi parle-t-on exactement quand on parle d’écologie et de développement durable ? Quel est le socle de connaissance sur lequel nous pouvons nous appuyer pour initier des actions qui soient pertinentes sur le fond et productrices d’effets positifs sur le réel ? Les sujets sont tellement nombreux et parfois si complexes qu’un des premiers freins de l’action est de savoir précisément par où commencer. Par quel fil de la pelote de laine peut-on dérouler les thématiques qui devront orienter les projets et les missions d’intérêt général ? Sur tous ces enjeux environnementaux, quelles sont les spécificités du périmètre local que nous nous sommes donné comme terrain d’expérimentation et d’action ? En bref, il nous est apparu indispensable de faire la synthèse pour tenter d’y voir plus clair.  

 

 

Approche diagnostique 

 

Nous avons donc demandé à Camille Longé, jeune diplômée du Master Gouvernance des Risques Environnementaux, RISE, (Master porté par l’Université Lyon 2, Lyon 3, et l’Ecole Centrale Lyon, en partenariat avec l’IEP de Lyon) de produire un « document-socle » de notre action.  

 

La commande que nous lui avons faite se décompose en deux volets :  

Dresser un état des lieux des dérèglements environnementaux provoqués par les débuts de ce que l’on appelle désormais l’Anthropocène (désigne la période caractérisée par l’impact globalisé de l’homme sur la planète OU désigne la période à partir de laquelle les processus d’emprise de l’homme sur la nature s’accélèrent), 

Identifier parallèlement les risques induits par l’épuisement des ressources, autre incidence majeure de l’Anthropocène.  

 

Sur chacun de ces volets, nous lui avons demandé d’évaluer le niveau de criticité associé à chaque dérèglement ou pénurie, en prenant en compte deux paramètres :  

Quel est le niveau d’incidence négative sur l’équilibre de nos écosystèmes naturels d’une part, mais également sur la pérennité de nos modèles de fonctionnement actuel (économique et social) ? 

Quel est le délai d’atteinte du niveau critique ? Hier, aujourd’hui, ou dans un futur plus ou moins éloigné ? 

 

Enfin, sur ce travail d’évaluation, nous lui avons demandé d’identifier les spécificités du territoire rhônalpin pour que nous puissions disposer d’un état des lieux local et cerner des pistes de résolution adaptées au territoire.  

 

L’objectif final est d’établir un palmarès des risques environnementaux qui menacent notre territoire cible et ainsi d’identifier la ou les thématiques sur lesquels les efforts doivent porter en premier lieu.  

 

 

Sources scientifiques 

 

Sur les deux volets de ce travail diagnostique (dérèglements environnementaux d’un côté et épuisement des ressources de l’autre), Camille s’est appuyée sur un grand nombre de sources, notamment issues d’observatoires régionaux (ORCAE, ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, DREAL Rhône-Alpes, CNRS Auvergne-Rhône-Alpes, LPO Auvergne, etc.). Mais en ce qui concerne la structure même des deux grandes parties du diagnostic, elle a utilisé deux sources principales qui ont structuré sa démarche. 

 

Sur la question des dérèglements environnementaux, sa source principale est un ouvrage de vulgarisation établi par N. Gondran et Aurélien Boutaud, Les limites planétaires, Comprendre (et éviter) les menaces environnementales de l’anthropocène, disponible sur le site de la Métropole de Lyon dédié à la prospective : https://www.millenaire3.com/ressources/Limites-planetaires. Ces travaux prennent eux-mêmes largement comme référence, mais pas seulement, les travaux du Stockholm Resilience Centrer sur toutes les problématiques portant sur la notion de limite planétaire : https://www.stockholmresilience.org/ .   

 

Ces travaux mettent en évidence 10 grands dérèglements environnementaux :  

Le changement climatique 

L’acidification des océans 

Les perturbations du cycle de l’azote 

Les perturbations du cycle du phosphore 

Les perturbations du cycle de l’eau douce 

L’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique 

L’accroissement de la charge atmosphérique en aérosols 

L’artificialisation des sols 

L’érosion de la biodiversité 

Les nouvelles pollutions chimiques 

 

De cette liste, nous avons d’emblée évacué la question de l’acidification des océans comme non pertinente pour l’analyse diagnostique du territoire de Lyon et de sa région de proximité. Pour les autres items, le diagnostic procède à une évaluation systématique du niveau de criticité du risque sur le territoire. 

 

Sur la question de l’épuisement des ressources, Camille s’est appuyée sur les travaux de la Ccommission Eeuropéenne qui met  à jour tous les trois ans une liste de matières premières sensibles pour l’Union Européenne : https://ec.europa.eu/growth/sectors/raw-materials/areas-specific-interest/critical-raw-materials_en 

 

A partir de cette base, 6 catégories de pénuries ont été identifiées :  

L’eau 

Les ressources pétrolières 

Le phosphore 

La potasse 

Les granulats 

Les métaux 

 

 

Première conclusion de l’état des lieux 

 

Au-delà de la focalisation ambiante sur le réchauffement climatique, très largement relayé dans les médias, on s’aperçoit en développant une approche plus méthodique que : 

de nombreux sujets sont passés sous silence alors qu’ils ne sont pas moins préoccupants, voire pourraient constituer des menaces plus proches dans le temps à une échelle locale ; 

les problématiques environnementales que nous rencontrons sont au moins autant dues à l’essor de la révolution industrielle qu’à l’industrialisation des pratiques agricoles qui s’est généralisée dans le monde occidental après la 2nde guerre mondiale puis dans les pays en voie de développement des années 60 à 90 via la révolution verte.  

 

Le croisement de toutes ces analyses diagnostiques, autant sur le plan local que planétaire, nous a amené à orienter l’action de Via Terrata sur la thématique de la souveraineté alimentaire.  

 

C’est en effet ce sujet central de l’autonomie alimentaire qui a amené l’humanité à développer des procédés mécaniques et chimiques toujours plus sophistiqués pour la généralisation d’une agriculture extensive. Ces procédés ont été couronnés de succès dans leur but de réduction des famines mais se révèlent gravement préjudiciables pour notre environnement. Au point que nous pourrions bientôt parvenir à un stade de dégradation tel, conjugué au risque de pénuries majeures fragilisant nos modèles économiques globalisés, que notre propre souveraineté alimentaire, sur un territoire aussi prospère que Lyon et sa région pourrait être menacée ! C’est donc par cette thématique que nous nous proposons d’apporter des pistes de transformation et des solutions, à l’échelle d’un territoire local.  

 

Nous avons voulu commencer notre action par ce travail diagnostique parce qu’il nous permet de prioriser l’ensemble des missions d’intérêt général qui seront portées par Via Terrata. Grâce à ce travail préalable, nous avons atteint un premier objectif avant d’agir : disposer d’un socle de connaissances qui nous donne toutes les chances de définir des projets impactant sur le réel.  

 

Nous vous laissons découvrir dans les articles issus de ce travail de fond l’analyse des différents risques qui pèsent sur notre territoire et sur lesquels Via Terrata se propose d’agir positivement, par la mise en œuvre de projets accélérateurs de transformation à la fois économique et écologique.  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.